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Octopus (LinPlug) P. 2.

Début de l'article

Commençons par le commencement. Octopus utilise deux sources sonores : d'une part huit oscillateurs - excusez du peu - qui se modifient mutuellement par modulation de fréquence (lisez la page que nous avons consacrée à cette méthode, sans quoi l'essence de cet insérable vous restera assez obscure) ; et d'autre part la lecture d'échantillons.
La forme d'onde est, pour chaque oscillateur, créée en synthèse additive : une petite fenêtre (beaucoup trop petite) permet de doser jusqu'à 32 harmoniques, et de jouer sur la phase : la résultante est visualisée dans la fenêtre de droite. Bien sûr, tout ceci évoque passablement le Sytrus de FL Line. A plus d'un égard, Octopus porte en filigrane la mention "Beat Sytrus" : ces deux représentants de la synthèse FM moderne ont beaucoup de points communs et évoluent dans la même gamme de prix.

Comme dans Sytrus, comme dans FM7, comme pour le DX7 et la plupart des instruments FM dignes de ce nom, la fréquence des oscillateurs se règle en "ratio" et en "offset". Le premier est un rapport à la hauteur tonale jouée. Le Do médian sera joué à sa hauteur normale (+/- 261.6 Hz) si le "ratio" est de 1, mais il grimpera d'une octave si ce rapport monte à 2. Octopus permet de le régler jusqu'à la quatrième décimale. "Offset" ajoute une fréquence fixe, qui ne varie pas selon la note jouée, ce qui permet par exemple de simuler l'attaque d'un son percussif ou de produire des sons non réalistes. Ceux que ce fonctionnement perturbe pourront recourir à un bon vieux paramètre "pitch" (hauteur tonale).

Les rapports entre les huit oscillateurs se déterminent dans une matrice. Dans l'exemple ci-contre, l'oscillateur 8 se module lui-même ("feedback") à 62%, mais il est également modulé par les oscillateurs 7 (100%) et 5 (62%). Pour enrichir un peu tout cela, nous avons modulé le 7 par le 6, mais l'essai n'était qu'à moitié convaincant, et nous avons désactivé le 6 : son rectangle, à gauche, est sombre. Mais on conserve le réglage, on ne sait jamais. Question de gagner du temps, l'utilisateur peut copier le spectre harmonique d'un oscillateur et le "coller dans" un autre.

Notons qu'en plus du niveau fixé dans la matrice, chaque oscillateur offre un réglage d'amplitude indépendant : ajouté aux variations apportées par les enveloppes, tant à l'amplitude qu'à la fréquence ou à la hauteur, il y a de quoi varier les couleurs sonores de façon assez vertigineuse.

De toute cette alchimie, que va-t-il se diriger vers les sorties ? Les oscillateurs 6 et 7 sont ici privés de sortie. Ils n'apparaissent pas dans la colonne de droite, et ne serviront qu'à enrichir le son du 8. Le 5 a deux rôles : il module le 8, mais son son propre est lui aussi dirigé vers le monde extérieur. Pour accentuer la distinction entre son timbre et celui du 1, nous avons placé l'un à gauche du panoramique et l'autre à droite. Tant qu'à faire, l'on peut avant cela faire passer le signal par deux filtres (passe-bas, passe-haut, passe-bande).

Les huit oscillateurs se doublent de huit emplacements pour échantillons. Entendons-nous, ce n'est pas Halion, mais il y a de quoi encore multiplier généreusement la puissance de feu d'Octopus - qui est livré avec une série de fichiers .wav bien choisis. Ils jouent un rôle important dans la magie de certains sons d'origine.

La suite

 

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