Test / Critique/ Essai/ Review
FM8 (Native Instruments) P. 2

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La page "Master" regroupe quelques paramètres fondamentaux : volume, accord général, tempo de l'arpégiateur ou affectation de quelques contrôleurs MIDI.

L'onglet "Effects" vous présente, surprise, des effets. "Overdrive", "Tube Amp" et "Cabinet" s'adressent au guitar hero qui dormait en vous (il est gâté). Pour le reste : deux égaliseurs, une wah, un phaseur, un flanger, un chorus, un tremolo, une ligne de retard, une réverbération (vous ne croulerez pas sous la complication, elle compte quatre paramètres). Libre à vous d'utiliser le FM8 uniquement comme effet dans lequel vous faites passer un signal extérieur, il suffit de quelques secondes pour obtenir des résultats fort distrayants (exemple).

Onglet suivant : l'arpégiateur. "Encôôre un arpégiateur ! ", vous exclamez-vous, " Quel enfant sourd ou nègre fou Nous a forgé ce bijou d'un sou Qui sonne creux et faux sous la lime ?" (Verlaine). Oui mais, hé ho ! Cet arpégiateur-ci est intéressant ! Il prétend d'ailleurs être un petit séquenceur pas à pas, et c'est à peine exagéré. Par exemple, il dispose de neuf modes de répétition. Si vous avez joué "do-ré-mi", vous avez le choix entre "do-ré-mi-ré-do-ré", "do-ré-mi-mi-ré-do", "do-ré-mi-do-ré-mi", "do-ré-mi-mi-mi-mi", d'autres modes recourant à des changements d'octave... D'autres options permettent d'intercaler des silences, des accents, des liaisons, de modifier l'ordre de reproduction des notes, d'en transposer certaines, et enfin de jouer tous ces paramètres aux dés, tout cela sur jusqu'à 32 pas. Luxe supplémentaire, une partie du clavier (à gauche ou à droite d'un point à déterminer) peut jouer normalement pendant que l'autre joue des arpèges. Les résultats sont vraiment amusants, et vous pouvez les sauvegarder sous forme de modèles.

Mesdames et messieurs, nous arrivons à l'onglet "Easy /Morph". Le nom est éloquent : "Easy", c'est ici (izi ?) que l'usager peut modifier profondément le son du FM8 sans se casser les méninges. Deux LFO, deux enveloppes, activation des effets, accès au contenu harmonique, au filtrage, à la vélocité... tout cela sous forme simplifiée à l'extrême : adieu migraines ! Cette facilité faisait déjà partie des atouts du FM7, et on la retrouve dans un nombre croissant d'instruments compliqués, qui offrent désormais une programmation à deux niveaux, l'un classique, l'autre superficiel techniquement mais très efficace soniquement, voir par exemple l'Analog Factory d'Arturia. Quant au FM8, une grosse rasade de delay, un motif tant soit peu expérimental à l'arpégiateur, et la souris ou un contrôleur MIDI jouant du potentiomètre "Harmonic" de la page "Easy" : c'est la recette pour que Terry Riley et autres princes de la musique minimaliste répétitive ne soient pas vos cousins.
La même page recèle un autre atout du FM8, la surface de morphing : un carré divisé en quatre parties, chacun de ces quarts pouvant correspondre à un son. En déplaçant le curseur dans le carré, le dosage entre ces quatre sons varie en fonction de la distance entre le curseur et chacun des coins. Plus exactement, il s'agit du dosage entre certains paramètres comme les fréquences des opérateurs, les formes d'onde, la quantité d'effets... Et ce morphing n'attend qu'une envelope d'automation qui le contrôlera depuis un séquenceur. Attention, les sonorités doivent comporter des informations ad hoc, les sons du FM7 ne seront pas utilisables sans modification.

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