Test / Critique/ Essai/ Review
Virtual Bassist 1.0

Un bassiste virtuose sur CD ?

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Avouons-le, ce n’est pas évident de créer des pistes de basse en MIDI dans un séquenceur . Jouer « des basses » est une chose. Approcher le jeu d’un bassiste chevronné en est une tout autre. D’où la naissance de bassistes automatiques, dont celui signé par Steinberg, intitulé sans surprise « Virtual Bassist » : un instrument, à votre choix, VST, DXI2, AU ou autonome compatible Rewire. A vous les lignes dignes de Jack Bruce ou de Bill Wyman ?

Ouvrons Virtual Bassist. Trois pages apparaissent, accessibles via des onglets : Play, Groove Match, Amp & Fx. C'est sur la première, à droite, que l'on effectue le premier choix de sa session : celui d'un style. Double-cliquez dans la liste (blues shuffle, reggae etc.) affichée par un navigateur, et le style choisi se charge. Après quoi, le navigateur peut vous afficher une autre liste, celle des motifs (parts) utilisés par ce style, motifs de base ou variantes.
Oui mais, comment passer d'une "part" à une autre ? Et plus généralement, comment jouer ?
Il faut s'habituer à une petite gymnastique, qui ne semble pas, dans les premiers temps, follement intuitive. Virtual Bassist divise votre clavier MIDI (ou la piste MIDI de votre séquenceur) en deux zones : à droite, vous déterminez la note ou l'accord joué. Si vous jouez un la, Virtual Bassist jouera en la. Si vous plaquez la - do diése - mi - sol, et que vous avez choisi l'option de reconnaissance des accords, Virtual Bassist égrènera ces notes et affichera l'accord reconnu, en l'occurence A7. Evidemment, si le motif consiste par essence à répéter une même note, cela ne changera pas grand' chose.
Et la zone de gauche ? C'est là que vous sélectionnez la "part". En gros, les touches blanches déclenchent des motifs de base de une à quatre mesures, les noires, des variantes plus fantaisistes. Les premières continuent à se dérouler tant que vous n'aurez pas appuyé sur une nouvelle touche de gauche, les secondes ne s'exécutent qu'une fois, après quoi l'instrument revient au motif précédent. La première fois, l'exercice vous paraît presque farfelu, la deuxième, il vous rentre dans les doigts, la troisième, on commence à s'habituer. De plus, le navigateur de parts affiche les correspondances entre touches et motif joué : "F#" figure en face de "fill short perc", cela vous aide puissamment à vous y retrouver tant que vous m'avez pas cette géographie totalement dans les doigts. La note C1 vous permet de jouer en mode "single note" : Virtual Bassist jouera tout simplement la note que vous aurez jouée, sans plus. C#2 permet à Virtual Bassist de disposer d'une corde grave supplémentaire, donc d'une basse à cinq cordes. Avec dix-huit motifs par style, vous disposez de quoi varier l'assaisonnement, et tous vos rocks ne sonneront pas de la même façon : un bassiste ne va pas utiliser une vingtaine de formules dans un même morceau. Evidemment, au bout d'une dizaine d'oeuvres, vous aurez fait le tour de votre réserve, et il vous restera à attendre que Steinberg veuille bien publier une nouvelle version au répertoire plus fourni - et en attendant, à utiliser quelques techniques dont nous parlons plus loin.
Question primordiale : "ça sonne comment ?". Bien. De façon très vivante et dynamique. Après tout, ce que vous entendez, ce sont des enregistrements, donc le jeu d'un musicien de haut niveau, et je connais des bassistes qui vont lui piquer quelques plans. Jugez en écoutant quelques exemples sonores.

Cela dit, Steinberg prend soin de préciser qu'un programme ne prétend pas être l'équivalent d'un musico en chair et en os. Virtual Bassist picole beaucoup moins que mon copain F., il est beaucoup plus ponctuel et ne fume pas des produits au parfum exotique pendant les répétitions, mais je m'amuse quand même nettement plus et j'ai des échanges beaucoup plus riches avec F. . Virtual Bassist est un outil, et il fait très bien ce qu'il est censé faire. Et n'oublions pas qu'en mode "Single Note", il devient tout simplement un module sonore commandé fort traditionnellement en MIDI, et aux capacités sonores impressionnantes.

Pour en revenir à notre première page, elle nous permet également de varier le son (tone, damp, compression, drive, master, vintage, classic, modern, fret noise etc.), d'ajouter du swing, de régler la précision du timing, de doubler ou de diviser la vitesse, et quelques autres gâteries destinées à chasser toute monotonie.
Nous passons à la deuxième page...

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