Graffiti, le site de Tom Goldschmidt

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Les Réponses

d'Ana Dall'Ara-Majek ...

(photo : http://moc.typepad.com/)

... à propos du Festival Acousmatique 2007 de Bruxelles.

Q: "Le Festival s'ouvrira par un exposé de François Bayle, qui si j'en crois le dossier de presse "décortique le concept Ana Dall'Ara-Majek"Acousmatique"" (NB Depuis, le sujet s'est précisé) . Voilà - et ce n'est sans doute pas un hasard - un festival de musique qui commence par ... des mots, de la parole, de l'analyse. On imagine mal un festival de musique baroque ou de blues commençant de semblable manière. A quelque 60 ans, la musique acousmatique est-elle toujours en train de se chercher, de tenter de se cerner, d'essayer de se définir  - interrogation quelque peu adolescente - ?
Et encore, cet exercice aura lieu devant ses amoureux et familiers - qui restent rares -  . A votre avis, pour quelle(s) raison(s) une musique qui peut se montrer aussi chatoyante, aussi séduisante, reste-t-elle pourtant la flamme précieusement conservée par une si petite tribu ? "

R : Par rapport aux musiques actuelles, truffées de la norme conventionnelle d’écoute commerciale, balisées de repères temporels (cf Bayle): mélodie, pulsation, rythme, répétition, couplet, refrain, etc..., il est difficile pour un public non averti d’accepter d’entrer dans le jeu d’une musique qui abandonne tous ces repères au profit du Son; d’accepter l’inquiétante situation de se perdre, du moins un temps, avant de comprendre comment ça marche. Peut-être est-ce simplement une question d’habitude ?
Ensuite, la famille elle-même garde jalousement son trésor en l’enfermant la plupart du temps dans des dispositifs où elle seule se complait. C’est-à-dire, cette situation sérieuse du concert "classique", avec silence et concentration imposés, souvent trop longs pour le public d’aujourd’hui qui mène un rythme de vie trépidant, qui zappe à toute allure et qui est déjà submergé de tous ces "bruits" que nous utilisons.
Et puis effectivement, aller au concert pour voir quoi ? Rien... A quoi sert le dispositif s’il manque le lien principal sur la scène ? Comment convaincre que l’incroyable dimension du Son et de l’Espace vaut bien d’être aveugle ?
Coutume étrange d’une tribu exotiquement acousmatique aux yeux d’une société fondamentalement audiovisuelle…
Voilà, je rejoins et répète tout ce qui a été dit, la manière dont nous conditionne la société moderne, fait qu’au départ le public n’a pas les dispositions pour apprécier la musique acousmatique. D'ailleurs d’une manière globale, la musique électroacoustique rencontre plus de succès au sein des installations sonores, de la danse, du théâtre, du cinéma, et même d’internet.
Finalement, il est fort possible que cette musique cherche à se redéfinir, à se re-démarquer, dans un contexte où la technique (donc les styles) évoluentà grande vitesse, et où la jeune génération de compositeurs a tendance à se reconvertir dans les musiques d’application ou mixtes.

Q : "J. F. Minjard utilise dans sa réponse - même si c'est avec des guillemets - le mot "bruit". Le terme "son" serait beaucoup plus fashionable. Mais par exemple P. Schaeffer organisait des "concerts de bruit", et il n'est pas le seul à montrer de l'affection pour ce terme. "Bruit" est-il utilisé par provocation ? Pour prendre au mot ceux qui diraient "Ce n'est pas de la musique, c'est du bruit" (comme les nobles des Pays-Bas avaient fièrement repris l'épithète insultante de "Gueux" que leur avaient lancée certains espagnols) ? Ou pour souligner la filiation avec la musique concrète qui puisait l'essentiel de son matériau dans des enregistrements de phénomènes réels, matériels et extérieurs au monde musical, comme la porte de P. Henry ?

R : Je ne comprends pas pourquoi le "bruit" serait péjoratif au point de le dissimuler derrière le "son". Néanmoins, nous parlons de "son" car le mot "bruit" a l'air de braquer encore, comme si l’on disait un gros mot ! ...comme si cela ne faisait pas assez distingué, ou encore "fashionable". Provocation ? Filiation ? Un peu des deux...

Q : Et à ce propos, comment les créez-vous, vos "bruits" ? Avez-vous un schéma de travail, une façon de faire qui vous est chère ?

R: Ce qui est magnifique dans cette musique c’est l’expérience de la prise de sons : les microphones nous font découvrir un degré inexploré de la matière sonore, des détails que jamais nous n’aurions pu capter autrement. Des matières, des timbres, des mouvements qui nous échappaient complètement dans un autre contexte tout d’un coup se révèlent, deviennent beaux, deviennent « musicaux ». C’est fascinant.
J’enregistre énormément, je laisse parler les sons et ensuite je commence à tailler à l’intérieur, comme un sculpteur qui donne progressivement forme à un bloc de pierre. Je n’ai pas d’idée préétablie au départ, c’est le son qui va donner la direction de ce que je vais faire. Lorsque quelque chose commence à s’ébaucher, à ce moment là on peut réfléchir aux différentes formes qui peuvent en résulter et donc organiser son chemin.

Q : Effectuez-vous une distinction de principe entre sons de synthèse et sons enregistrés ? "

R : A mon écoute, les sons enregistrés sont beaucoup plus expressifs et subtils que ceux issus de la synthèse. Irrésistiblement, j’utilise beaucoup de sons de synthèse car ils colorent la musique d’une façon particulière. C’est le goût de l’artefact.

Q : Oups, je glisse de mon trône d'impartialité journalistique pour avancer une opinion : quand Robert Normandeau écrit : "il est clair que pour la jeune génération cette discussion est totalement obsolète dans la mesure où le «bruit» est complètement intégré dans leur paysage sonore et qu'il ne leur viendrait jamais à l'idée de traiter les musiques acousmatiques de bruit.", j'éprouve des doutes. Je pense que pour la majorité d'entre eux, l'acousmatique sera "bruit", pas pour des raisons d'origine ou de morphologie des sons, mais que "ce ne sera pas de la musique" parce qu'ils n'y retrouveront aucun de leurs référents familiers : ni le boum-boum "four to the floor" de la grosse caisse (électronique), ni les breaks de la caisse claire (électronique), ni la pulsion viscérale des infra-basses, ni les arpèges mécaniques des synthés, ni la rigidité rythmique extrême, intangible, ni la répétition permanente de cinq ou six éléments immuables que l'on agence et permute à coups de copier-coller et de delete. Je pense que la remarque s'appliquerait beaucoup plus à une fraction de leurs parents bobos, qui écoutent Robert Fripp ou Brian Eno et autres faiseurs d'ambient relativement expérimentateurs...

R :

Bon, non non je ne suis pas entièrement d’accord. Premièrement, de dire que tout ce qui est bruit n’est pas musique, ce n’est plus d’actualité. Les gens qui disent ça signifient simplement qu’ils n’aiment pas. Et deuxièmement les jeunes ne sont pas si bornés et catégoriques que ça !! Il y a tellement de genres alternatifs aujourd’hui que la musique acousmatique entre tout naturellement dans le melting pot. C’est fait avec du bruit, c’est bizarre, c’est « concept », c’est un trip, c’est expérimental, c’est tout ce que l’on veut, mais c’est reconnu comme une expérience musicale. Cela dépend aussi du contexte dans lequel on l’écoute évidemment. Petite phrase cueillie au vol, lors du concert en plein air de Pierre Henry à la Défense le 4 août dernier, un groupe de jeunes perturbateurs qui passait par là s’est écrié : « mais arrêtez ce bruit, arrêtez votre délire, c’est quoi cette musique de oufs ?! ». Musique...

La suite

 
 

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© Tom Goldschmidt
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pics: www.bigfoto.com

 

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