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Blues :

Sonny Boy Williamson II

Beaucoup de jeunes amateurs de rock découvrirent le son de l'harmonica diatonique (le "blues harp") en 1966, lorsque les Moody Blues imposèrent "Bye Bye Bird" dans les charts. Il fallait un effort de curiosité pour apprendre qu'il s'agissait d'une reprise, et que l'interprète original (et compositeur) s'appelait Aleck "Rice" Miller, plus connu comme Sonny Boy Williamson II. La trace de celui-ci est d'ailleurs relativement difficile à suivre, puisque selon les sources il est né en 1897, 1905 ou 1912...

Comme pas mal d'autres à commencer par Muddy Waters, ses racines se trouvent dans le Delta, mais son succès se construisit dans les années 50 à Chicago, où ce chanteur et harmoniciste fut l'un des premiers à opter pour des instruments amplifiés. Il devint dès lors l'un des bluesmen qui influencèrent le plus les jeunes gens déferlant peu après 1960 dans les clubs de Londres, Newcastle ou Liverpool. Il se fit d'ailleurs un plaisir d'enregistrer avec Clapton et les Yardbirds, les Animals, Jimmy Page et Brian Auger.

On comprend que les jeunes rockers britanniques des 60's aient salivé en écoutant son "Don't Start Me To Talkin' " ou "I Can't Be Alone", mais ses morceaux plus acoustiques et débordants d'émotion, comme "The Sky Is Crying", "When The Lights Went Out", "Bye Bye Bird" ou "The Story Of Sonny Boy Williamson" nous emmènent plus loin des sentiers battus. L'originalité et l'expressivité de son jeu d'harmonica y ressortent mieux, et la voix s'y fait plus chaude, plus veloutée. Ici, dans un petit club, "I Am A Lonely Man" :

 

Sonny Boy Williamson joignait à ses talents celui d'arrangeur, et variait sa palette en ne se refusant pas la présence çà et là de saxophones ou d'un orgue. Mais si écouter Sonny Boy Williamson II engendre si peu de monotonie, c'est avant tout grâce à ses dons de compositeur, versatile dans ses mélodies comme ses motifs rythmiques ou ses climats. Enfin, ses textes méritent un coup de chapeau, et sont parfois pétillants d'humour, comme "Wake Up Baby", catalogue d'excuses invraisemblables que la petite amie du narrateur lui sert nuit après nuit, quand il rentre du labeur, pour expliquer des traces de présence masculine (* Paroles ci-dessous). 

A son décès en 1965, Aleck Rice Miller avait enregistré plus de 150 chansons, pour la plupart ses propres compositions. Certaines avaient été enregistrées en direct pendant le programme radio "King Biscuit Time" dont Sonny Boy fut animateur (ce programme créé en 1941 est encore diffusé aujourd'hui et a passé le cap des 14.000 émissions). Ses partenaires habituels s'étaient appelés Willie Dixon, Muddy Waters, Otis Spann, Robert Johnson, Howlin' Wolf, Elmore James, Arthur Crudup, Lafayette Leake ou Memphis Slim... Pour beaucoup de musiciens, son apport principal fut un harmonica aussi fascinant dans les riffs (en accords ou monodiques) qui jaillissaient entre les phrases chantées que dans des solos religieusement reproduits par des générations de "harp players". Si la légende attribue le jeu de guitare de Robert Johnson à un pacte avec le Diable, Sonny Boy reprit le filon en laissant entendre que le Malin lui permettait de ne pas respirer pendant qu'il jouait... Mais pour ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, il aurait aussi passé un pacte avec le Seigneur afin de jouer pour un public tous les jours de sa vie. Apparemment, ce n'est pas seulement comme compositeur qu'il débordait d'imagination.

Titres-phares : "Don't Start Me Talkin'," "Fattening Frogs for Snakes", "Bye Bye Bird", "Your Funeral and My Trial.", "Eyesight To The Blind" ( une version plus récente s'appelle "Born Blind"), "The Sky Is Crying", "The Story Of Sonny Boy Williamson", "Bring It On Home", "I Can't Be Alone", "Keep Your Hands Out of My Pocket" ...

(*)  Wake Up Baby

         I come home one night,
         I was tired as a man could be.
         I saw a mule in my stable,
         Whar' my mule supposed to be.

         Wake up. Baby.
         Explain all this stuff to me.
         Who's mule's that in my stable,
         Whar' my mule supposed to be?

         Said, "You must be silly, you talk right funny,
         Why don't you open up your eyes and see,
         You know that ain't nothin' but a milk-cow,
         That my mother sent to me."

         I been all over the world.
         To Gulf of Mexico.
         I never saw no milk-cow,
         With a saddle on its back befo'.

         Next night when I come home, I was tired as a man could be.
         I saw a hat on the dresser, Whar' my hat supposed to be.

         I said, "Wake up. Darlin'. Explain all this stuff to me.
         Who's hat on the dresser, Whar' my hat supposed to be?"

         Said, "You must be silly. Daddy you ain't talkin' right,
         Why don't you open up your eyes and see,
         You know that ain't nothin' but a wash-pan,
         That my grandmother sent to me.

         I been all over the world. And to Gulf o' Mexico.
         You know I never saw no washpan, With a hatband around it befo'.

         The next night when I come home, I was tired as a man could be.
         I saw a coat on my hanger, Whar' my coat supposed to be.

         I said, "Wake up. Little girl. And Explain all this stuff to me.

         Who's coat on my hanger, Whar' my coat supposed to be?".

         Said, "Daddy, you talk right silly,
         Why don't you open up yo' eyes and see,
         You know that ain't nothin' but a blanket,
         My mother-in-law sent to me."

         I been all over the world. And to Gulf o' Mexico.
         I ain't never saw no blanket, With two sleeves in them befo'.

 

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© Tom Goldschmidt
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